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Progrès récents dans la prise en charge
de la dégénérescence maculaire liée à l’âge :
Perspectives pour les prochaines années

Rapport de la réunion annuelle 2017 de l’American Academy of Ophthalmology (AAO)
Nouvelle-Orléans, Louisiane   •    10 au 14 novembre 2017
Par JASON NOBLE, M.D., FRCSC

 

Au cours de la dernière décennie, des progrès importants ont été réalisés dans la prise en charge de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Récemment, de nouvelles approches thérapeutiques ont démontré des résultats prometteurs durant le dernier stade de développement clinique, avec la perspective de traitements améliorés pour la DMLA vasculaire et d’approches innovantes pour la DMLA non vasculaire. De plus, des nouvelles modalités d’imagerie offrent une meilleure visualisation des structures rétiniennes pouvant permettre ­d’identifier des ­bio­marqueurs indiquant l’activité et la progression de la maladie. Ce numéro d’Ophtalmologie – Actualités scientifiques résume les conclusions clés et les discussions sur les thérapies et les nouvelles modalités d’imagerie présentées à la réunion 2017 de l’American Academy of Ophthalmology et lors de la journée sur la surspécialité rétinienne organisée parallèlement. 

 

Le développement des inhibiteurs du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (anti-VEGF) vers le milieu des années 2000 a annoncé une ère nouvelle dans la prise en charge de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) néovasculaire (« humide »). Au cours des années suivantes, la recherche clinique et l’expérience en vie réelle ont permis aux cliniciens de personnaliser davantage les traitements anti-VEGF, afin d’optimiser les résultats et réduire l’incidence de la cécité due à la DMLA néovasculaire dans le monde. Cependant, malgré ce succès remarquable, de nombreuses questions demeurent concernant la physiopathologie et la prise en charge de cette maladie grave menaçant la vision. De plus, d’importantes lacunes subsistent dans la prise en charge de la DMLA non-néovasculaire ou non-exsudative (« sèche »), touchant 85 à 90 % des patients. Une supplémentation prophylactique combinant une association d’anti-oxydants et de zinc constitue l’unique approche thérapeutique reconnue. Des progrès considérables ont également été réalisés dans les techniques de visualisation, qui permettent de mieux comprendre les processus physiopathologiques à la base de la DMLA et peuvent aider à orienter la recherche et les traitements vers des stades spécifiques de la maladie.

 

La voie du complément comme cible thérapeutique
potentielle de l’atrophie géographique (AG)

 

La progression de la DMLA non néovasculaire vers l’AG est associée à une perte de vision sévère. Le processus dégénératif inclut la disparition progressive de zones de l’épithélium pigmentaire de la rétine (EPR), de photorécepteurs et de la choriocapillaire sous-jacente[1]. La perte de la fonction visuelle secondaire à l’AG est irréversible et souvent bilatérale, 50 % des patients développant une AG dans l’œil controlatéral dans les 7 ans suivant le diagnostic initial d’AG[2]. Ainsi, l’AG représente un problème de santé publique important. Actuellement, il n’existe pas d’interventions thérapeutiques pour la prévention ou le traitement de l’AG. Cependant, plusieurs médicaments ont été évalués dans des études cliniques, dont nombre ciblent la cascade du complément. La cascade du complément fait partie du système immunitaire inné qui peut causer une inflammation et la mort cellulaire. Le dérèglement de la cascade du complément a été associé au développement de l’AG[3-5] et l’inhibition du complément a été identifiée comme une modalité potentielle d’intervention thérapeutique. Par exemple, le lampalizumab, un anticorps conçu pour cibler le facteur D du complément, a montré des résultats prometteurs dans l’étude de phase II MAHALO, en particulier chez les porteurs de l’allèle à risque du facteur I du complément (CFI), réduisant le taux de progression de l’AG secondaire à la DMLA[6]. Sur la base de ces résultats, 2 études de phase III conçue selon un plan identique ont été élaborées : SPECTRI (NCT02247531) et CHROMA (NCT02247479). Les résultats de l’étude SPECTRI ont été présentés à l’AAO 2017 par Jeffrey S. Heier, M.D. Malheureusement, le critère d’évaluation principal, à savoir la réduction de la progression de la taille de la zone de lésions d’AG, évaluée par l’autofluorescence du fond d’œil (AFO), n’a pas été satisfait[7]. Roche a depuis publié un communiqué indiquant que des résultats similaires ont été démontrés dans l’étude CHROMA. L’une des explications potentielles et qui est présentement une source de débats sur le traitement de l’AG associée à la DMLA sèche par des thérapies ciblant le complément, est de savoir si le traitement doit être initié à un stade précoce de la maladie pour qu’il soit efficace. Indépendamment des résultats peu convaincants rapportés dans ces importantes études, une évaluation plus approfondie des données est en cours pour mieux comprendre les fondements cliniques de l’AG et aider à orienter la recherche future.

 

Bien que les résultats des études de phase III mentionnées précédemment aient été décevants, les résultats de l’étude FILLY de phase II [NCT02503332]) avec le ligand peptidique modifié – 2 (APL-2) présentés par David S. Boyer, M.D., étaient assez prometteurs[8]. L’APL-2 est un peptide cyclique synthétique conjugué à un polymère polyéthylène glycol (PEG) qui se lie spécifiquement à C3 et C3b, bloquant efficacement les trois voies d’activation du complément (voie classique, voie des lectines et voie alterne)[5,8]. FILLY est une étude clinique multicentrique, randomisée, à simple insu et contrôlée avec placebo, menée dans 40 centres cliniques, situés aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Contrairement au lampalizumab, les patients traités par l’APL-2 n’ont pas eu besoin de subir un test utilisant un biomarqueur (CFI). L’APL-2 a été administré en injection intravitréenne dans l’œil à l’étude tous les mois ou tous les deux mois pendant 12 mois, période suivie d’une surveillance de six mois après la fin du traitement. Les yeux ont été évalués par FAF pour détecter une éventuelle AG. Dans cette étude, le critère d’évaluation principal a été satisfait, l’APL-2 ayant réduit significativement la croissance des lésions d’AG (Figure 1)[8]. Cependant, aucune différence n’a été observée dans l’issue visuelle entre les groupes placebo et de traitement. De plus, l’APL-2 a augmenté le risque d’une nouvelle apparition de DMLA humide (Tableau 1). Un risque accru d’endophtalmie qui était fonction de la dose a également été noté chez les patients traités par l’APL-2 comparativement à ceux recevant le placebo (2,3 % avec l’APL-2 mensuellement vs 1,3 % avec l’APL-2 tous les deux mois vs 0 % avec le placebo). Ainsi, bien que ces résultats préliminaires soient encourageants, les craintes concernant l’incidence accrue de DMLA néovasculaire et d’endophtalmie pourraient limiter la faisabilité clinique de ce médicament.

Figure 1 : Critère d’évaluation principal de l’étude FILLY : réduction de la croissance des lésions d’AG de la période initiale au 12e mois[8]

AG = atrophie géographique; APL = ligand peptidique modifié; CFI = facteur I du complément; MC = moindre carré; É-T = écart-type

Tableau 1 : DMLA humide d’apparition nouvelle observée dans l’étude FILLY[8]

DMLA = dégénérescence maculaire liée à l’âge; NVC = néovascularisation choroïdienne

Le Dr Boyer a également fourni un aperçu des nouveaux traitements de la DMLA sèche. Parmi ceux-ci, CLG561 et LFG316 (inhibiteurs du facteur 5 développés par Novartis), POT-4 (inhibiteur de C3, Potentia Pharmaceuticals), l’éculizumab (inhibiteur de C5, Soliris / Alexion Pharmaceuticals) et ARC1905 (inhibiteur de C5, Ophthotech) sont évalués. La brimonidine (Alphagan®), approuvée comme médicament antiglaucomateux, fait également l’objet d’une évaluation comme traitement neuroprotecteur[9]. Les thérapies ciblant les mécanismes inflammatoires, et notamment Iluvien®, l’implant intravitréen d’acétonide de fluocinolone utilisé pour le traitement de l’œdème maculaire diabétique, sont également étudiés.

 

Nouvelles options pour la DMLA humide

 

Depuis l’introduction de la thérapie anti-VEGF pour le traitement de la DMLA humide, les spécialistes de la rétine ont cherché des moyens d’optimiser l’issue visuelle tout en réduisant la fréquence du traitement, afin d’améliorer la commodité pour les patients et leurs soignants, d’accroître l’innocuité du traitement et de réduire les coûts pour le système de santé. L’approche « treat and extend » (TAE) utilisée couramment par les cliniciens dans le monde est un exemple de tels efforts visant à réduire le nombre d’injections administrées tout en maintenant les gains d’acuité visuelle (AV) obtenus par rapport à une posologie régulière à intervalle fixe.

 

Mark Gillies, MBBS, Ph.D., a décrit les schémas de traitement, l’activité de la maladie et l’issue visuelle durant la phase de maintien du protocole TAE appliqué à 3257 patients atteints de DMLA humide en Australie, dont 2220 avaient fait l’objet de ≥ 12 mois de suivi à partir de la première évaluation d’inactivité[10]. La majorité (82 %) des patients ont été traités avec le ranibizumab, 17 % étant traités avec l’aflibercept et 2 % ayant reçu le bévacizumab. L’AV a été généralement bien maintenue durant la période de l’étude (2006–2014). La variation moyenne de l’AV par rapport à la période initiale au début de la phase de maintien était de +4,3 lettres et la variation moyenne globale de l’AV après 3 ans de suivi à partir de l’initiation de la phase de maintien était de -1,5 lettres. Le prolongement des intervalles de traitement de 3 à 4 mois était associé à un risque substantiellement accru de réactivation (réapparition du liquide, perte de vision). On a noté une réactivation dans 50 % des yeux durant la première année de la phase de maintien et l’intervalle le plus fréquent auquel la réactivation de la maladie a eu lieu pour la première fois était de 8 semaines (17,4 % des yeux). Cette étude fournit des données en vie réelle et elle est également très applicable à la pratique canadienne où les spécialistes de la rétine suivent habituellement des schémas de traitement similaires à ceux de leurs collègues australiens. L’étude souligne également un besoin actuel insatisfait au niveau du traitement de la DMLA – à savoir, une approche thérapeutique efficace au-delà de 2 mois.

 

On prévoit qu’un certain nombre de nouveaux médicaments permettront peut-être de combler certaines des lacunes actuelles dans le traitement de la DMLA humide. Les nouvelles thérapies de la DMLA humide ciblent plusieurs voies différentes[11] :

 

  • Voie du VEGF extracellulaire : l’abicipar pégol et le brolucizumab sont en phase III de développement clinique et l’OPT-302 est en phase II

  • Voie du facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF) : le pegpleranib et le rinucumab n’ont pas démontré un bénéfice additionnel en termes de meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC) dans des études de phases III et II, respectivement, et ne sont plus étudiés

  • Voie de la tyrosine kinase : multiples agents en développement (phase II)

  • Voies multiples : OHR-102 dans une étude clinique de phase III

 

Le brolucizumab (RTH258) est un fragment simple chaîne d’anticorps humanisé (Figure 2). En raison de leur petite taille, de leur pénétration accrue dans les tissus, de leur clairance rapide de la circulation systémique et des caractéristiques de délivrance du médicament, les fragments simple chaîne d’anticorps sont perçus favorablement dans le développement de médicament[12-19]. Dans des études précliniques, le brolucizumab a inhibé l’activation des récepteurs du VEGF en prévenant l’interaction ligand-récepteur[20-22].

Figure 2 : Comment le brolucizumab se compare-t-il aux autres anti-VEGF[12-19]

a Poids moléculaire exprimé sous forme d’intervalle pour refléter l’état de glycosylation.   CH, domaine constant chaîne lourde; CL, domaine constant chaîne légère; Fab, fragment de liaison à l’antigène; Fc, fragment cristallisable; IgG, immunoglobuline G; VEGFR, récepteur du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire; VH, variable chaîne lourde; VL, variable chaîne légère.

Le brolucizumab vs l’aflibercept pour la DMLA néovasculaire

 

Les études HAWK (NCT02307682) et HARRIER (NCT02434328) ont évalué l’efficacité et l’innocuité des injections intravitréennes de brolucizumab versus l’aflibercept chez des patients atteints de DMLA néovasculaire[23]. L’étude HAWK a été menée en Amérique du Nord, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Israël, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon ainsi que dans plusieurs centres canadiens. L’étude HARRIER a été menée en Europe et en Asie. Après la phase de traitement de charge de 3 mois, les patients ont reçu le brolucizumab 6 mg (avec une dose de 3 mg également testée dans l’étude HAWK) toutes les 12 semaines (q12sem) avec l’option d’ajuster l’intervalle posologique à q8sem, sur la base des évaluations masquées de l’activité de la maladie lors de visites déterminées. L’aflibercept 2 mg a été administré q8sem selon les instructions sur l’étiquette. Le critère d’évaluation principal de ces études était la non-infériorité du brolucizumab par rapport à l’aflibercept en ce qui a trait à la variation moyenne de la MAVC de la période initiale à la semaine 48. Les critères d’évaluation secondaires incluaient la proportion de patients recevant un traitement q12sem à la semaine 48, la variation moyenne de la MAVC pendant la période allant des semaines 36 à 48 et les paramètres anatomiques.

 

Le brolucizumab a répondu au critère d’évaluation de non-infériorité dans les deux études (Figure 3). Ces résultats ont été obtenus alors que la majorité des patients recevant le brolucizumab (57 % dans l’étude HAWK et 52 % dans l’étude HARRIER) étaient traités à un intervalle posologique q12sem pendant la période de l’étude de 48 semaines. De plus, les patients traités par le brolucizumab (6 mg) ont obtenu une diminution supérieure du volume de liquide rétinien comparativement aux patients recevant l’aflibercept (Tableau 2). Au point d’évaluation prédéterminé des données de 16 semaines, les évaluations du traitement par le brolucizumab et l’aflibercept étaient identiques, ce qui a permis d’observer la performance des deux médicaments dans une comparaison de données appariées. Chez un nombre significativement moins élevé de patients dans le groupe recevant le brolucizumab, la maladie était active à la semaine 16 comparativement à ceux recevant l’aflibercept : 23,5 % des patients recevant le brolucizumab 6 mg vs 33,5 % des patients recevant l’aflibercept dans l’étude HAWK, et 21,9 % des patients recevant le brolucizumab vs 31,4 % des patients recevant l’aflibercept dans l’étude HARRIER (p=0,002 pour les deux).

Figure 2 : Comment le brolucizumab se compare-t-il aux autres anti-VEGF[12-19]

MAVC = meilleure acuité visuelle corrigée

Tableau 2 : Réduction du volume de liquide rétinien dans les études HAWK et HARRIER[23]

LSR = liquide sous-rétinien; LIR = liquide intra-rétinien; ÉPR = épithélium pigmentaire rétinien

L’innocuité du brolucizumab était comparable à celle de l’aflibercept, l’incidence globale des événements indésirables étant semblable dans tous les groupes de traitement dans les deux études. Dans les deux études, les événements indésirables oculaires étaient similaires dans tous les groupes sans différence notable entre les différents groupes de l’étude. L’incidence des événements thrombotiques artériels était de 3,9 %, 2,5 % et 5,5 % pour le brolucizumab 3 mg, le brolucizumab 6 mg et l’aflibercept, respectivement, dans l’étude HAWK, et de 1,6 % et de 1,1 % pour le brolucizumab 6 mg et l’aflibercept, respectivement, dans l’étude HARRIER.

 

Ces résultats confirment donc les résultats anatomiques similaires et possiblement supérieurs obtenus avec le brolucizumab comparativement à l’aflibercept lorsque leur posologie était conforme au protocole de l’étude. Le nouveau médicament brolucizumab peut également représenter une alternative chez les patients ne répondant pas adéquatement aux anti-VEGF actuellement disponibles, tels que ceux présentant un œdème persistant.

 

Progrès dans les modalités d'imagerie : application clinique

 

Plusieurs présentations à la réunion de l’AAO 2017 ont examiné l'utilité clinique de la tomographie par cohérence optique-angiographie (TCO-A)[24-27]. Cette modalité nouvelle et non invasive utilise les disparités de mouvement dans les clichés consécutifs de TCO pour identifier les structures vasculaires dont le flux sanguin est suffisant pour permettre la visualisation de la circulation sanguine rétinienne et choroïdienne en haute résolution sans l’injection de produit de contraste étranger. La TCO-A a démontré son utilité dans le diagnostic et la prise en charge d’une multitude d’affections rétiniennes, telles que la DMLA, la néovascularisation choroïdienne (NVC), la rétinopathie diabétique et l’occlusion vasculaire rétinienne. Cependant, les données d’essais cliniques sur l’utilité de la TCO-A sont limitées et les directives cliniques de traitement ne comprennent pas les résultats de la TCO-A dans leur algorithme. Comme lors de l’introduction initialement de la TCO, les cliniciens auront besoin de plus de temps pour être plus à l’aise dans l’interprétation des résultats avant que la TCO-A devienne un outil diagnostique plus généralisé. Les défis identifiés par Karl Csaky,  M.D., sont notamment les difficultés d’analyse et d’interprétation des images (i.e., distinguer la NVC des artéfacts de projection du système vasculaire rétinien sus-jacent), le temps nécessaire pour analyser et interpréter les résultats, les données limitées sur l’utilisation de ce système dans le contexte du traitement anti- VEGF et l’interprétation de la signification clinique[25]. Il y a également le coût financier des examens de TCO-A qui n’est pas encore remboursé par la plupart des assureurs. Cependant, à mesure que la technologie évolue et s’améliore, on prévoit que l’on surmontera nombre de ces défis, sinon tous, et que la TCO-A deviendra un outil diagnostique courant dominant pour l’évaluation de plusieurs conditions rétiniennes.

 

La FAF, comme le décrit David Sarraf, M.D.[28], est une technique d’imagerie non invasive qui détecte les fluorophores, qui sont des molécules naturelles qui absorbent et émettent de la lumière de fluorescence de longueurs d’ondes spécifiques. La lipofuscine est le fluorophore oculaire prédominant dans l’épithélium pigmentaire rétinien. Les cliniciens disposent de multiples systèmes d’imagerie disponibles sur le marché, incluant la caméra rétinienne, l’ophtalmoscope laser à balayage confocal et les appareils d’imagerie en champ ultra-large (Tableau 3). Étant donné qu’elle peut détecter des anomalies autres que celles observées à l’angiographie à la fluorescéine ou à la TCO, la FAF peut être utilisée pour élucider la pathogenèse des maladies, établir des corrélations génotype-phénotype, diagnostiquer et surveiller les maladies ainsi qu’évaluer les nouvelles thérapies. La FAF est devenue un outil important pour identifier des désordres et des anomalies spécifiques, tels que la DMLA, les dystrophies maculaires, la rétinite pigmentaire, les syndromes des taches blanches et les effets toxiques des médicaments sur la rétine (comme le dépistage de la rétinopathie hydroxychloroquine). 

Tableau 3 : Autofluorescence du fond d’œil : Instruments et Images

Ursula Schmidt-Erfurth, M.D., a examiné l’utilisation de la TCO pour identifier des modifications morphopathologiques précoces et pour prédire la progression de la DMLA[29]. Les caractéristiques les plus importantes associées à la progression de la maladie incluent l’épaisseur de la rétine externe, des foyers hyperréflectifs et une zone de drusen. L’identification de ces caractéristiques peut renseigner le clinicien sur l’activité de la maladie et la probabilité de la progression. Ces caractéristiques peuvent également être importantes de la perspective du dépistage et pourraient être utilisées en télémédecine à l’avenir.

 

Conclusion

 

Les développements et les progrès actuels dans les techniques et les modalités d’imagerie continuent d’améliorer notre compréhension des caractéristiques physiopathologiques sous-jacentes de la DMLA sur la base desquelles de nouvelles options thérapeutiques ciblées sont élaborées. De nombreux nouveaux médicaments candidats étant en développement pour la DMLA de formes humide et sèche, on prévoit que nous assisterons à un afflux important de nouveaux médicaments qui renforcera l’arsenal théra­peutique pour les maladies rétiniennes et offrira à nos patients une meilleure issue visuelle.

 

Le Dr Noble est professeur adjoint et directeur adjoint des relations avec les anciens étudiants,
Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision de l’Université de Toronto et du
Centre des sciences de la santé Sunnybrook.

 

Références:

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  2. Lindblad AS, Lloyd PC, Clemons TE, et coll; Age-Related Eye Disease Study Research Group. Change in area of geographic atrophy in the Age-Related Eye Disease Study: AREDS report number 26. Arch Ophthalmol. 2009;127(9): 1168-1174.

  3. Wagner E, Frank MM. Therapeutic potential of complement modulation. Nat Rev Drug Discov. 2010;9(1):43-56.

  4. Ambati J, Atkinson JP, Gelfand BD. Immunology of age-related macular degeneration. Nat Rev Immunol. 2013;13(6):438-451.

  5. Boyer DS, Schmidt-Erfurth U, van Lookeren Campagne M, Henry EC, Brittain C. The pathophysiology of geographic atrophy secondary to age-related macular degeneration and the complement pathway as a therapeutic target. Retina. 2017;37(5):819-835.

  6. Yaspan BL, Williams DF, Holz FG, et coll; MAHALO Study Investigators. Targeting factor D of the alternative complement pathway reduces geographic atrophy progression secondary to age-related macular degeneration. Sci Transl Med. 2017; 9(395).

  7. Heier JS. Lampalizumab Phase III Trial for Geographic Atrophy Secondary to AMD, the Spectri Topline Results. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section IX: Late Breaking Developments, Part I.

  8. Boyer DS. Twelve Month Safety and Efficacy Outcomes from a Phase 2 Study of APL-2 in Patients with Geographic Atrophy. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section IX: Late Breaking Developments, Part I.

  9. Boyer DS. Emerging Dry Macular Degeneration Treatments. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section XIX: Non-neovascular AMD

  10. Gillies MC. Treatment Patterns and Visual Outcomes for AMD. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section XI: Neovascular AMD.

  11. Kaiser PK. Update on Emerging Treatments for Neovascular AMD. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section XI: Neovascular AMD.

  12. Escher D, Schmidt A, Steiner P, Maurer P, Weissgerber G. Single-chain antibody fragments in ophthalmology. Présentation orale au congrès EURETINA. 2015. Disponible à : http://www.euretina.org/nice2015/programme/freepapers-details.asp?id=4072&day=0. Date de consultation : 3 décembre 2017.

  13. Hoffmann-La Roche Limited. Avastin® (bévacizumab pour injection) monographie de produit. Date d’approbation : 23 février 2017.

  14. Bayer Inc. Eylea® (aflibercept) monographie de produit. Date d’approbation : 19 mai 2017.

  15. Novartis Pharmaceuticals Canada Inc. Lucentis® (injection de ranibizumab) monographie de produit. Date d’approbation : 12 avril 2017.

  16. Holz FG, Dugel PU, Weissgerber G, et coll. Single-chain antibody fragment VEGF inhibitor RTH258 for neovascular age-related macular degeneration: a randomized controlled study. Ophthalmology. 2016;123(5):1080-1089.

  17. Dugel PU, Jaffe GJ, Sallstig P, et coll. Brolucizumab versus aflibercept in participants with neovascular age-related macular degeneration: a randomized trial. Ophthalmology. 2017;124(9):1296-1304.

  18. CATT Research Group; Martin DF, Maguire MG, Ying GS, Grunwald JE, Fine SL, Jaffe GJ. Ranibizumab and bevacizumab for neovascular age-related macular degeneration. N Engl J Med. 2011;364(20):1897-1908.

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  20. Nimz EL, Van’t Land CV, Yáñez JA, Chastain JE. Intraocular and systemic pharmacokinetics of brolucizumab (RTH258) in nonhuman primates. Réunion annuelle d’ARVO 2016. Résumé 4996. Disponible à : http://ioversus.arvojournals.org/article.aspx?articleid=2563162. Date de consultation : 3 décembre 2017.

  21. Gaudreault J, Gunde T, Floyd HS, et coll. Preclinical pharmacology and safety of ESBA1008, a single-chain antibody fragment, investigated as potential treatment for age related macular degeneration. ARVO Annual meeting abstract. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2012;53(14):3025.

  22. Tietz J, Schmid G, Konrad J, et coll. Affinity and potency of RTH258 (ESBA1008), a novel inhibitor of vascular endothelial growth factor A for the treatment of retinal disorders. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2015;56(7):1501.

  23. Dugel PU. HAWK & HARRIER: 48-week Results of 2 Multi-centered, Randomized, Double-masked Trials of Brolucizumab vs. Aflibercept for Neovascular AMD. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section X: First–time Results of Clinical Trials.

  24. Baumal C. OCT Angiography Is Ready for Mainstream Clinical Use: Pro. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section IV: Debates, Part I.

  25. Csaky KG. OCT Angiography Is Ready for Mainstream Clinical Use: Con. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section IV: Debates, Part I.

  26. Huang D. Current and Future Advances in OCT Angiography Technology. Présenté à AAO 2017. Current and Emerging Imaging Tools for Macular and Retinal Diseases (SYM16).

  27. Khalida Waheed N. Clinical Applications of OCT Angiography. Présenté à AAO 2017. Current and Emerging Imaging Tools for Macular and Retinal Diseases (SYM16).

  28. Sarraf D. Fundus Autofluorescence: Principles and Clinical Applications. Présenté à AAO 2017. Current and Emerging Imaging Tools for Macular and Retinal Diseases (SYM16).

  29. Schmidt-Erfurth U. Identification of Markers for Disease Conversion in Early AMD. Présenté à AAO 2017. Retina Subspecialty Day. Section XIX: Non–neovascular AMD.

 

Divulgation : Le Dr Noble a été membre du conseil consultatif et conférencier pour Novartis, Bayer, Alcon et Allergan. Il désire remercier Radmila Day pour son aide dans la préparation de ce manuscrit

 

La version française a été révisée par le Professeur Pierre Lachapelle, Montréal.

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